Les amateurs de chanson francophone ont de plus en plus de difficultés à trouver leur bonheur dans les festivals en Belgique et en France. Sous le prétexte de l’ouverture aux autres cultures, la musique anglophone envahit les scènes et les radios à une vitesse très inquiétante. Et bon nombre de jeunes artistes francophones enregistrent leurs chansons en anglais. A notre époque, on écoute plus facilement une mauvaise histoire chantée en anglais approximatif qu’un bon texte français bien interprété. Et tout le monde suit le mouvement : jusqu’aux responsables politiques chargés de subsidier la culture francophone de leur pays !
Ce qui est plus étonnant, ce sont les rumeurs qui nous arrivent ces jours-ci du Québec, une région où l’identité francophone a toujours été un modèle pour les Européens attachés à la langue française.
En effet, il nous revient que la programmatrice du célèbre « Festival d’Eté » de Québec aurait déclaré que « la chanson francophone ne semblait pas être la voie d’avenir » ! A ces mots, l’auteur Luc Plamondon n’a fait qu’un bond de rage bien compréhensible. Il a aussi épinglé une nette diminution des oeuvres francophones sur les chaînes des radios du Québec. D’où cette remarque pertinente du parolier de « Starmania » et de « Notre-Dame de Paris » : «Les jeunes ne s’intéressent plus à la chanson française ? Mais si on ne la leur fait plus entendre, comment peuvent-ils s’y intéresser ? (…) Les jeunes ne connaissent plus la grande chanson française, ni la nouvelle chanson française, parce qu’on la diffuse très peu. Il y a eu une époque où c’était difficile pour les chanteurs québécois d’aller en France. Là, c’est plutôt l’inverse.» Ces propos ont été recueillis par Valérie Lesage pour le quotidien « Le Soleil » à Montréal.