Au sein de ce nouvel espace qui tire surtout son nom de la programmation des chanteurs de l’Acadie, l’affiche était complètement constituée d’artistes issus d’outre-Atlantique. Le premier groupe, au nom cinglant de « Prenez garde ! » nous a emmenés pour un voyage musical traditionnel dans la seule région bilingue du Canada. Tout y était : chanson à répondre, cuillères et podorythmie. Superbe et enchanteur ! A 20h15 est arrivée, accompagnée d’un bassiste et guitare en bandoulière, une jeune chanteuse québécoise originaire du Saguenay : Marcie. Elevée musicalement aux chansons de Barbara, Brel ou Leclerc, cette artiste a littéralement séduit le public avec des compositions personnelles douces et tendres et des textes déjà très matures. Une seule reprise figura à son répertoire : « Ma jeunesse fout l’camp » de Guy Bontempelli (quand je vous parlais de texte mature…). Et puis, en rappel, face à la demande d’un public conquis, elle proposa « Le pont de l’île » de Félix Leclerc. Commençant sa prestation devant un public clairsemé, Marcie a réussi le pari de la terminer devant près de 500 personnes ravies de trouver enfin un espace de chanson et de mélodies au sein d’un festival devenu tonitruant de rythmes. Après Marcie, c’est à nouveau une chanteuse qui a animé l’espace d’une manière bien agréable : Caroline Savoie. Originaire du Nouveau-Brunswick, cette artiste, qui est probablement la plus jeune à l’affiche des Francos 2014, a proposé, malgré son âge, un set pop-rock très abouti avec des chansons qui ont fait mouche sur le public important en cette fin de soirée encore très chaude au sens propre comme au figuré.
Faudra-t-il un jour vraiment signaler que les concerts peuvent nuire gravement à la santé ? On peut se le demander quand on voit le niveau sonore qui a été atteint ce vendredi soir sur la scène Rapsat lors du concert de M dont les faiblesses de la voix fluette n’échappaient à personne. Tout avait pourtant bien commencé avec la prestation sympathique d’Epolo qui a fait chalouper les quelque 500 spectateurs qui s’étaient massés devant le podium. Ce chanteur africain qui sera à l’affiche des 1ères Francofolies de Kinshasa en septembre (voir plus haut), a composé et écrit une chanson qui évoque son aventure « De Spa à Kinshasa » et puis interprète surtout une des mélodies de l’été : « J’ai envie de danser » ». Julien Doré a ensuite déjà commencé à « monter le son » à 19 heures pour une prestation située entre rock et chanson. Puis, après Hooverphonic, M est arrivé avec ses lunettes lumineuses et un son ultra-puissant qui n’a pas dû laisser beaucoup de tympans indemnes. Pareil à lui-même, l’artiste a attaqué un concert où les riffs de guitares et les participations du public étaient totalement équilibrées. La sono, imposante s’il fallait encore le rappeler, distillait cependant parfaitement la moindre hésitation et le plus petit soupir du chanteur qui n’était pas avare de commentaires et paroles envers son public qui était venu remplir l’Espace Rapsat plein comme un oeuf ce vendredi soir.