Attachée de presse belge hors du commun, Jacqueline De Schryver est décédée

Jacqueline De Schryver au début des années 2010

C’est en octobre 1999, lors des obsèques d’un ami commun, l’animateur Patrick Duhamel, que j’ai eu l’occasion de rencontrer Jacqueline De Schryver pour la première fois. Dans le cadre de mes activités professionnelles alors consacrées à la chanson, elle me parla d’un artiste avec qui elle était très amie et dont elle pensait, à raison, qu’on l’oubliait injustement : Georges Chelon. Elle me fit parvenir un récent album de ce chanteur ayant connu le succès au coeur des années 1960, m’invita à aller l’apprécier sur la scène du « Bouche-à-oreille » à Bruxelles et me le présenta finalement. L’interview que je réalisai avec Georges Chelon à Mons (B) le 12 septembre 2001 grâce à Jacqueline restera un de mes souvenirs les plus étranges. Nous étions le lendemain de l’attaque terroriste des tours jumelles du World Trade Center de New York et, comme tout le monde, nous étions, Georges et moi, simplement hébétés face à une situation inédite engendrée par une catastrophe sans précédent.

Jacqueline et moi ne nous sommes plus perdus de vue depuis cette époque. Oh bien sûr, nos contacts n’étaient pas permanents mais plutôt réguliers. Ils devinrent cependant plus fréquents quant, au milieu des années 2000, elle accepta de mettre sur pied, en Belgique, les étapes de la tournée « Age tendre et tête de bois » initiée par le producteur français Michel Algay. Chaque année depuis la première saison de cette aventure artistique pourtant risquée au début, Jacqueline m’invitait, avec d’autres journalistes belges, à assister, en France, à un spectacle de la tournée qu’elle proposait au public belge de Charleroi et de Marche-en-Famenne quelques mois plus tard. J’ai ainsi eu l’occasion de me rendre à Paris mais aussi à Lille et à Dunkerque où l’accueil des organisateurs et des artistes était toujours convivial. L’occasion était belle de discuter ainsi en totale décontraction avec des artistes comme Annie Cordy, Claude Barzotti, Alice Dona, Christian Delagrange, Sheila, Herbert Léonard, Michèle Torr ou Stone et Eric Charden. Mais aussi de faire connaissance avec des journalistes et critiques musicaux comme Jean-Pierre Pasqualini (du magazine Platine et de la chaîne de télé française Mélody) ou Fabien Lecoeuvre.
Par la suite, au début des années 2010, c’est avec Daniel Guichard que Jacqueline me permit de faire des retrouvailles après quelque 25 ans.

Incontestablement attachée de presse et organisatrice de spectacle hors-pair, Jacqueline De Schryver restera dans ma mémoire comme une personne attachante et toujours suffisamment « fleur-bleue » pour préserver une spontanéité et une fraîcheur peu commune. Au point de passer ses vacances en Espagne, à deux pas des courts de tennis où son idole, Rafael Nadal, venait s’entraîner !

Jacqueline, merci pour tous ces bons moments de franchise et d’honnêteté. Et chapeau pour ta ténacité face à cette maladie dont tu m’as informé un jour en me demandant de rester discret. Aujourd’hui, en ce dimanche 16 août 2015, c’est par un coup de fil d’une de tes amies que j’ai appris ton grand départ. Fidèle à toi-même, tu m’avais dit un jour : « Ne t’inquiète pas : le jour où je casserai ma pipe, je trouverai le moyen de te le faire savoir. » Là où tu es maintenant, remets le bonjour à ceux que tu appréciais sur la tournée « Age tendre » et qui sont près de toi : Frank, Eric, Demis et Richard notamment.

Les funérailles de Jacqueline De Schryver ont eu lieu le jeudi 20 août 2015 au Crématorium du Champ de Court à Court-Saint-Etienne (B).

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Daniel Barbieux (« Passion Chanson »)

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