Le ténor et chanteur espagnol Luis MARIANO naît le 13 août 1914 à Irun sous le nom de Mariano Eusebio González y García. Fils d’un mécanicien, le petit Mariano s’intéresse très vite au chant et s’inscrit à l’Orphéon Donostiarra de San-Sébastian où, vu ses capacités vocales, il est le ténor soliste. En 1937, il rejoint le groupe vocal basque « Eresoinka » et chante un peu partout en Europe. La guerre civile qui fait alors rage en Espagne oblige la famille à se réfugier en France, à Bordeaux. Alors qu’il se tourne vers le dessin et qu’il s’inscrit à l’Ecole des Beaux-Arts de la ville, il entre également au conservatoire bordelais en 1939. Pour subvenir à ses besoins, Mariano se fait engager comme plongeur au « Caveau des Chartrons ». Alors qu’il nettoie la vaisselle en chantant, le chef d’orchestre du cabaret, le célèbre Fred Adison, remarque qu’il possède une voix exceptionnelle. Il lui demande de délaisser la cuisine pour venir sur scène où ses prestations enchantent le public. Avec une lettre de recommandation en poche, Mariano part pour Paris en 1942 et s’adresse au professeur de chant lyrique Miguel Fontecha, grand ténor basque. Un an plus tard, il passe une audition à l’opéra comique et, en attendant le verdict, il chante des chansons de variétés à la radio où il est de plus en plus apprécié. La même année, en 1943 toujours, il décroche un rôle dans le film « L’escalier sans fin » où il interprète, sous le nom de Luis Gonzales, une chanson signée Loulou Gasté: « Seul avec toi ».
En 1944, Luis Gonzales devient Luis Mariano et, un an plus tard, il enregistre ses premiers disques où il grave les standards « Amor amor » et « Besame mucho ». En novembre, il se produit au Théâtre de Chaillot à Paris au même programme qu’Édith Piaf et Yves Montand. Il fait alors la connaissance du compositeur Francis Lopez et de l’auteur Raymond Vincy qui vont lui permettre d’être à l’affiche de leur première opérette à la fin 1945: « La Belle de Cadix ».
Le succès est tel que le spectacle va être présenté pendant plus de cinq ans. Le disque de l’opérette se vend à plus de 1.250.000 exemplaires. A partir de ce moment, Luis Mariano devient un chanteur très populaire qui ne va pas se cantonner à l’opérette même si cela restera toujours son « fond de commerce ». En 1951, il est à l’apogée de sa carrière lorsqu’il joue « Le chanteur de Mexico » dont le thème principal est devenu un « tube » intemporel.
Le cinéma va alors s’intéresser à notre homme et il va figurer dans une bonne vingtaine de films. De ce fait, sa réputation va devenir internationale et il va chanter dans le monde entier et, notamment, à Mexico. En 1959, Luis Mariano se retrouve sur la scène de l’Olympia où il interprète les airs célèbres de ses opérettes mais aussi des chansons. Avec l’arrivée de la vague des chanteurs « yé-yé » au début des années 1960, le chanteur Mariano va s’effacer au profit de la star de l’opérette qui va poursuivre sa carrière pour un public bien spécifique. Il se trouve notamment ainsi à l’affiche de « Visa pour l’amour » avec Annie Cordy en 1961 et du « Prince de Madrid » en 1967.
En décembre 1969, il crée « La Caravelle d’Or » au théâtre parisien du Châtelet. Mais, après quelques mois, il doit abandonner son rôle à cause d’une maladie qui semble être une hépatite.
Le 14 juillet 1970, il finit par être emporté par une hémorragie cérébrale consécutive au mal qui le rongeait. Il décède à 55 ans dans une chambre de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Sa tombe se trouve à Arcangues, en pays basque.
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