Brune nous avait frappé par sa « Rupture song« , de style country-rock-pop, en 2010. Un morceau extrait d’un premier opus éponyme prometteur. Il avait ensuite fallu attendre neuf ans pour savourer l’évolution artistique de la chanteuse sur son deuxième album « Sombre animal ». Quatre ans plus tard, en 2023, il n’est pas question, encore, d’un album mais plutôt d’un EP de cinq titres où l’on est « confronté » à une toute autre dimension musicale… Cette fois, le rock et les riffs de guitare saturée supplantent les touches pop et électro des disques précédents.
Pour cette artiste qui déclarait, à ses débuts, prendre le nom de Brune pour évoquer une femme forte qui fonce et ne lâche rien, le pari est plutôt réussi. Le tout est présenté sous le titre « Vendetta ». Et, comme une vengeance, les cinq chansons sont indéniablement celles d’une femme au rock libéré et puissant qui s’inspire du côté de Massive Attack ou Portishead. Même si deux titres, « Devenir une autre » et « A l’abri », flirtent très légèrement avec les influences musicales électro d’hier. Quant à la chanson « Vendetta », qui nous rappelle furtivement Gainsbourg avec les mots transat et zénith (« L’anamour »), il s’agit d’une mélodie rock qui délaisse un peu plus les guitares.
A 44 ans, la chanteuse lyonnaise, qui pratique la musique depuis 1987, poursuit son chemin musical avec Valentin Montu. Un musicien complice de ses créations depuis le début et fondateur, avec elle, du duo éphémère « Cavale ». Elle se révèle également plus directe dans les textes qu’elle nous livre pour nous parler, sans détour, d’amour physique et charnel. Mais aussi pour assumer sa personnalité et évoquer la crainte de devenir une autre qui ne lui ressemblerait pas. Ou encore pour nous relater la chaleur des moments intimes partagés avec son enfant. Une fois de plus, Brune ne suit pas la mode ou la tendance et nous permet de découvrir un travail personnel formidablement sincère.