Il est naturel pour un artiste d’être constamment en évolution. Parfois même, il est question de progression. Chez Louis Arlette, les deux phases sont tout à fait décelables sur le nouvel album qui vient de sortir et qui porte le nom de « Chrysalide ». Comme pour établir un parallèle avec les étapes du développement de la chenille qui l’amèneront à devenir papillon. En s’affranchissant de son cocon pour voler de ses propres ailes vers la liberté.
On peut comprendre dès lors que Louis Arlette évoque ce nouvel album comme si c’était le premier. Alors que sa discographie officielle en fait le quatrième. Mais « Chrysalide » se dévoile comme une nouvelle naissance artistique. En étant la synthèse de ses obsessions pour la poésie, l’art et l’expérimentation. Alors, bien sûr, cette passion exacerbée pour les bons mots et le beau texte peut laisser plus d’un auditeur sur le bord du chemin. Et il faut bien avouer que les clés de cet opus-ci ne sont pas accessibles à tous. Mais qu’importe : la musicalité et la poésie permettent de se laisser séduire par le travail étonnant de l’artiste. Et l’humour qui se dégage de certaines chansons comme « Croque-Odile » n’est pas sans rappeler l’écriture très particulière d’artistes comme Boby Lapointe ou Richard Gotainer…
J’ai pu lire que, avant de partir en studio, Louis Arlette s’est réfugié dans un chez soi comme isolé dans une grotte, ermite avec quelques feuilles et crayons pour écrire des poèmes, des nouvelles ou un roman peut-être. Finalement, à la sortie de cet isolement volontaire, comme bon sang ne peut mentir, ce sont bien neuf chansons qui ont vu le jour. Neuf récits déglingués que Louis Arlette chante et martèle. Et cela ressemble à du slam mythologique et antique où les mots sont lubrifiés pour mieux pénétrer la prose. Les textes sont tantôt vénéneux, tantôt drôles.
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