Je vous ai déjà parlé de SIM. Il s’agit de ce chanteur qui, l’été dernier, avait commercialisé une chanson reprise au répertoire de Philippe Lafontaine. A cette occasion, le titre « L’amant tequila » était devenu tout simplement « Tequila » dans une version reggaeton musicalement épurée et très estivale.
Aujourd’hui, SIM est de retour avec un premier album intitulé « Chacun son tour » . On y retrouve « Tequila » et une autre plage qui a déjà connu son petit succès sur les plateformes numériques ou réseaux sociaux à l’époque où le projet s’appelait encore S!MON : « On se crée des besoins » (dont un remix est également offert en fin d’album).
Les dix titres restants nous font parcourir un univers musical pop qui rappelle forcément celui du groupe Suarez puisque ce sont ses musiciens qui entourent le chanteur Simon Delannoy devenu SIM. Mais j’ai trouvé aussi, dans le phrasé particulier de la voix « murmure » de Simon, quelques références au Stephan Eicher de la grande époque (sur la chanson « Même si » par exemple).
Sur des mélodies souvent ensoleillées (comme « Les grands soleils » sur un tempo style Manu Chao) ou des ballades très agréables, les thèmes abordés sont souvent légers. Il y est question de l’amour (« Chacun son tour » , « Je pense à toi » et « Tu peux y compter » ) et, aussi, de ses actes manqués (« Même si » ). Puis, il y a l’amitié qui est plus forte que toutes les distances (« Tous ces kilomètres entre nous » ). Quant à la nostalgie du temps d’avant, elle est présente dans « Les grands soleils » . Elle se transforme ensuite en critique du consumérisme ambiant dans « On se crée des besoins » et en inquiétude du temps qui passe et de la trace que nous laisserons dans le futur pour « Dans cent ans » . Il y a encore, également évoquée de manière légère et douce, la condition des Indiens d’Amérique (« Je suis né Indien » ). Enfin, il y a la description de personnages tels que cette femme indépendante et libre (« Elle veut chanter » ) et, surtout, celle de ce couple qui, contre vents et marées, décident de se marier un jour de guerre en « 1940 » : les grands-parents du chanteur.
Au final, cet opus de SIM se révèle être un magnifique album de variétés dans le sens le plus noble du terme. Le titre de l’album, « Chacun son tour » , peut d’ailleurs être interprété comme résumant une succession de voyages à la fois profonds, oniriques, introspectifs, légers et exotiques. Comme si nous étions invités à faire un tour, au sens anglais du mot qui signifie voyage, dans chacune des chansons qui nous sont livrées avec beaucoup de talent, de sensibilité et d’émotion.
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Pour juger, sur scène, de toute l’énergie de SIM, quelques rendez-vous sont déjà fixés en Belgique pour le printemps et l’été 2024 : 16 mai au Bunny club de Tournai, 2 juin aux Deux Ours de Modave, 15 juin à la Bibliothèque du pub d’Ottignies, 10 août en avant programme de Cali à Personnes-lez-Binche et 30 août à la Maison Jonniaux de Pommeroeul.
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