Le chanteur belge Plastic BERTRAND naît le 24 février 1954 à Bruxelles sous le nom de Roger Jouret. Son père, d’origine française, et sa mère, ukrainienne, se sont installés à Bruxelles après la seconde guerre mondiale. Très tôt passionné de musique, il forme son premier groupe à l’âge de neuf ans. Il en est le chanteur et le batteur. Huit ans plus tard, l’adolescent entre au conservatoire de Bruxelles. Mais, parallèlement à ces études, il crée un groupe appelé « Hubble bubble » qui répond totalement aux critères musicaux punks de l’époque et qui commercialise un album au début de l’année 1977. Roger rencontre alors le producteur belge Lou Deprijck qui le choisit pour interpréter une chanson qui est plutôt une parodie du genre punk : « Ca plane pour moi » . Il n’est pas question ici de refaire la polémique qui a duré plus de quarante ans mais le producteur a toujours prétendu, jusqu’à sa mort en 2023, que c’était lui qui avait enregistré le titre. Et que le succès imprévu et très important de la chanson ne lui permettait pas d’assurer toutes les émissions de télé et de radio. D’où l’idée de faire appel à un jeune chanteur tout à fait capable de défendre le titre : Roger Jouret. A qui l’on attribue un pseudonyme surprenant : Plastic Bertrand. Pourquoi pas? Il existe bien Edith Nylon! Dès le lancement du 45 tours en septembre 1977, c’est un véritable ras de marée chez les disquaires. Les ventes atteignent rapidement les sommets et le titre se classe même en tête du classement des ventes Billboard américain. Cela n’est plus arrivé à un artiste belge depuis le fameux « Dominique » de Soeur Sourire (« The Singing Nun »).
Après un tel « carton », on peut s’attendre à ce que Plastic Bertrand disparaisse à tout jamais comme tous les phénomènes de ce genre. Et cela d’autant plus facilement qu’il n’a peut-être pas enregistré lui-même ce premier succès. Mais il n’en est rien car le garçon multiplie ensuite les enregistrements qu’il effectue lui-même ainsi que les concerts et showcases où il prouve qu’il est bien un chanteur. Et c’est ainsi qu’il enchaîne les succès pour installer une véritable carrière. Il y a ainsi « Bambino », « Le monde est merveilleux », « Tout petit la planète », « Sentimentale-moi », « Stop ou encore », « Jacques Cousteau », etc.
En décembre 1983, Plastic Bertrand participe, en jouant le rôle de Pinocchio, au conte musical pour enfants créé pour la télévision par Alain et Daniel Boublil : « Abbacadabra ». La musique est celle des chansons du groupe suédois Abba et sur l’album qui en est enregistré, il interprète « Mon nez mon nez », adaptation de « Money money money ».
Dans les années 1990, il sacrifie à la mode de la house music en interprétant « Plastiiiiic ». Puis, il s’essaie même à la chanson française plus traditionnelle avec l’album « Suite diagonale » qui ne connait pas le succès. Depuis, comme d’autres artistes, Plastic Bertrand surfe sur la vague nostalgique des années 1970 et 1980 en participant à des concerts qui y sont consacrés comme « Stars 80 ». Il reste une figure incontournable de la chanson francophone légère des années 1980. Fin 2020, Plastic Bertrand commercialise un nouvel album intitulé « L’expérience humaine » qui, tout en étant très original, moderne et contemporain, reste dans la lignée du répertoire caractéristique de cet artiste hors du commun. Avec des clins d’œil vers les influences de David Bowie ou des Daft Punk. Fait exceptionnel pour un chanteur francophone, l’opus est également disponible en anglais (« The human experience »).
.