Il s’appelle Maxime Lamotte mais il a préféré le nom de Mune pour exister en tant qu’artiste. Musicien, musicologue mais aussi auteur, compositeur et interprète, il a déjà enregistré de nombreuses chansons à l’atmosphère particulière. Là, il en a réuni cinq sur un EP (mini album). Et il réussit, en l’espace de 17 minutes, à vous transporter dans son univers très original. Ses mélodies dépouillées ne sont pas sans rappeler celles du regretté musicien australien Gurrumul. Et sa voix, planante, rappelle celle de René Joly, ce chanteur un peu oublié de la fin des années 1960 qui avait connu le succès avec « Chimène ».
Mais, au-delà de ces références parfois légères, Mune se présente avec un répertoire absolument personnel n’existant pas encore dans la chanson francophone. Où le rêve croise la triste réalité. A moins que ce ne soit l’inverse.
Car, en cinq chansons, l’artiste raconte l’effondrement d’un monde à travers le prisme de l’intime. Où la nature, l’écologie et notre rapport à la terre tiennent une place centrale.
Le constat est lucide : « Les silences à nos oreilles hurlent en nous : l’homme est fou » , « Sans rien craindre, on sourit au naufrage » .
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Sans doute est-ce le mode de vie de l’auteur-compositeur qui l’inspire. Installé au cœur des dunes de la Manche, dans un habitat vagabond, ses chansons sont poétiques, mélancoliques et intenses. Ses sources d’écriture et de réflexion sont l’automne, l’hiver, la nuit, la mer, les saisons, les cycles lunaires et le rapport de l’homme avec la terre.
Avec l’aide d’Alex Gopher, légende de la musique électronique qui a masterisé les cinq titres, la voix de Mune libère les mots et les martèle ou les décortique dans une ivresse poétique peu commune.
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