L’interprète française Isabelle Aubret vient de publier, chez Michel Lafon, un livre dont le titre correspond à l’une des oeuvres de Jean Ferrat qu’elle chante depuis des années : « C’est beau la vie ».
Elle y raconte son incroyable histoire. Un parcours étonnant pour une petite fille pauvre du nord de la France, cinquième d’une famille de onze enfants. Ouvrière en usine à 14 ans, elle est devenue l’interprète des plus célèbres auteurs de son temps.
Alors que sa carrière était en passe de prendre son envol, Isabelle fut victime de deux accidents terribles qui l’éloignèrent de la scène pendant plusieurs années. Mais elle s’en est sortie avec un acharnement exemplaire en renouant chaque fois avec le succès.
Parmi les auteurs qu’elle a « servis », Louis Aragon était, paraît-il, secrètement amoureux d’elle. Il allait jusqu’à dérober ses photos dans sa maison de disques. Georges Brassens la portait dans ses bras, de la scène à sa loge, quand elle ne pouvait plus marcher. Jacques Brel, fasciné par son courage, lui offrit, à vie, les droits de « La Fanette ». Et Jean Ferrat, son frère d’âme, partagea avec elle « des idées et des envies » jusqu’à ses derniers instants. C’est lui qui lui donna la possibilité de faire connaître la chanson « C’est beau la vie » sur scène, à l’Ancienne Belgique de Bruxelles, après sa sortie de l’hôpital.
Isabelle Aubret fêtera ses cinquante ans de carrière en effectuant sa rentrée parisienne au Palais des Sports en mai prochain. Ce livre réunit ses souvenirs d’une carrière riche en rebondissements.