Le groupe français Matmatah a connu un succès aussi fulgurant qu’éphémère avec des chansons comme Emma à la fin des années 1990. Chanteur de la formation, le Breton Tristan Nihouarn a décidé de se livrer, seul, dans ce premier album qui est un coup de maître.
Mélodiste de talent, Tristan nous prend par la main dès les premières notes et ne nous quitte pas avant la dernière chanson de l’album. Mieux que ça : il nous donne alors l’envie d’en reprendre l’écoute dès son début. Et ce sans jamais nous lasser.
Avec beaucoup de modestie, l’artiste a appelé son album Sauf erreur de ma part. Etonnant pour quelqu’un qui, dès son premier disque solo, ne commet aucune bévue.
D’emblée le premier titre, Mérédith, plante le décor. Avec un phrasé qui nous emmène du côté d’Alain Chamfort, Tristan nous y narre l’histoire d’une jeune femme qu’il observe de son balcon. Elle vit de manière solitaire avec son chat et elle se refuse au plaisir.
D’autres chansons de l’album m’ont fait penser encore à Chamfort : La démesure, un peu jazzy fox trot, ou Qu’elles viennent qui est l’histoire, un peu slam, d’un assassin en attente d’être appréhendé.
Et puis il y a l’ombre de Bashung qui n’est jamais bien loin surtout lorsque le parolier de celui-ci, Jean Fauque, collabore aux chansons de Tristan Nihouarn. Il y a ainsi une fort jolie ballade country, Ton chorégraphe et Sauf erreur de ma part, le titre qui a donné son nom à l’album.
En résumé, cet opus est très original et personnel. Certains pouvaient craindre d’y retrouver la patte de Matmatah mais il n’en est rien. Et pour ceux qui espéraient y déceler la griffe du groupe breton, ils pourront tout au plus y trouver une légère approche dans Ma vie est un chef d’oeuvre.
Finalement, c’est comme si Matmatah avait été pour Tristan Nihouarn l’adolescence tumultueuse qui précède une vie adulte plutôt sereine et tranquille.
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