La chanteuse Bébé SUONG, également connue sous le nom de Bébé Hong Suong est née en décembre 1932 à Hanoï, ville située alors au Tonkin (actuel Vietnam). Elle voit le jour sous le nom d’Andrée Giroud car son père violoniste est français et directeur de l’opéra de sa ville natale. Agée de quelques mois, la petite fille suit ses parents qui s’installent en France dans la région de Lyon où son père décroche un poste de professeur au Conservatoire. Très vite, la petite Andrée manifeste des aptitudes pour la musique et le chant. A l’âge de quinze ans, elle se retrouve sur une scène de la région lyonnaise où se produit un orchestre de tango dont elle est la chanteuse. C’est là qu’elle se fait remarquer par le directeur de la salle « Le Beaulieu » à Grâce-Hollogne (Belgique) qui est alors un haut lieu de la vie musicale de la région de Liège. Séduite par la ville et le fils d’un notable commerçant local, elle va s’installer à Liège, se marier et devenir la maman d’un petit garçon. A ce moment, elle part en tournée avec un célèbre groupe de jazz hollandais et, à son retour, elle s’installe pendant quelques années à Anvers. C’est à cette époque qu’elle signe un contrat avec Albert Van Hoogten, producteur de la firme de disques Ronnex, et enregistre, sous le nom de Bébé Suong, la chanson « Rio de Janeiro » qui est l’un des grands succès internationaux de l’année 1955.
Au cours de la carrière internationale de chanteuse qu’elle connaît ensuite, l’artiste se produit dans les casinos de Knokke (B) et de Dunkerque (F). Elle effectue également des tournées à l’étranger comme au Congo Belge notamment. Et elle est à l’affiche des festivals belges de Comblain-la-Tour, Huy et Namur.
Dans le domaine de la chanson francophone, Bébé Suong a enregistré quelques disques 45-tours jusqu’en 1966. En 1957, sous le nom de Bébé Hong Suong, elle interprète une chanson de Jean Darlier (« J’ai tant d’amour ») et un titre de Jean Ferrat (« Anita, Rosita Pérez ») avant d’enregistrer un autre EP (extended-play) avec l’orchestre de Benny Couroyer et des mélodies signées Jean Broussolle (« Je t’ai reconnu ») ou Charles Aznavour et Jacques Plante (« Sarah »).
En 1963, elle reprend de façon très personnelle « Coeur blessé » (de Petula Clark ») et « Tous les garçons et les filles » (de Françoise Hardy).
Et, trois ans plus tard, avec l’aide du musicien belge Willy Albimoor, elle signe des titres comme « Ne crois pas », « Mine de rien » ou « Depuis le temps ».
En 1972, elle commercialise encore un disque où elle reprend, en anglais, le « tube » « Samson and Delilah » du groupe Middle of the Road. Puis, elle semble abandonner les studios d’enregistrement pour poursuivre sa carrière avec des concerts dans le milieu du jazz.
Contre toute attente cependant, Bébé Suong profite de son 85e anniversaire pour se décider à enregistrer un album où elle survole sa carrière artistique. Avec le guitariste Peter Hertmans, le pianiste Tars Lootens, le contrebassiste Jean-Louis Rassinfosse et le percussionniste Jean-Luc Van Lommel, qui est également son époux, elle y rend notamment hommage à Toots Thielemans et Edith Piaf avec une version très personnelle du célèbre « Hymne à l’amour ». En chantier depuis 2017, le disque est enfin prêt à être finalisé et commercialisé le 22 août 2022. Et, quelques heures plus tard, la chanteuse décède le mardi 23 août à 21 heures en son domicile de Wasseiges près de Liège. Les funérailles de Bébé Suong sont prévues le lundi 29 août au crématorium de Court-Saint-Étienne.
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