TACHAN Henri

Henri Tachan en 1981 – Photo (c) Joël Laffay

L’auteur-compositeur-interprète français Henri TACHAN naît le 2 septembre 1939 à Moulins sous le  vrai nom Henri Tachdjian. Sa scolarité se déroule dans un pensionnat puis dans un lycée parisien. Il entre ensuite à l’école hôtelière de Thonon-les-Bains et se fait embaucher comme serveur à l’hôtel Ritz de Paris. A 23 ans, il part pour le Canada où il pratique la même activité au Québec. Après son boulot quotidien, il va « Chez Clairette » à Montréal où il récite des poèmes au cours de soirées littéraires. Un soir, l’un de ses spectateurs s’appelle Jacques Brel et il lui conseille de s’essayer à la chanson. Il suit ce conseil avisé et commence donc à agrémenter ses poèmes de musique pour en faire des chansons. Il revient alors en France avec l’idée fixe d’enregistrer ses chansons sur un disque. Et il le fait dès 1965 avec un premier album directement commercialisé par Barclay. Celui-ci connaît d’emblée un succès qui lui fait obtenir le Grand Prix de l’Académie du disque Charles-Cros d’une part et qui permet à son chanteur de se produire en première partie de Juliette Gréco à l’Olympia de Paris d’autre part.

Des premières parties d’artistes renommés, Henri Tachan va en faire un certain nombre par la suite: Isabelle Aubret et Félix Leclerc en 1968, Pierre Perret en 1970 et Georges Brassens en 1972. Il prend donc son temps avant de se présenter en vedette face au public. En 1969, il se classe deuxième en représentant la France au Festival de la Chanson de Sopot en Pologne. Il y chante « La table habituelle ».

En 1975, il obtient enfin un passage en tête d’affiche sur la scène de l’Olympia le temps d’un soir. Et, la même année, il reste deux semaines au Théâtre de la Ville. En 1978, une de ses chansons obtient quelques diffusions sur certaines radios: « La tendresse ».

Si Tachan a mis du temps pour être reconnu par le public, c’est aussi parce que son répertoire très original n’a pas séduit le plus grand nombre. De grande qualité, son humour noir n’a pas l’heur de plaire à tout le monde. Et ses chansons, musicalement influencées par Beethoven ou Schubert, sont généralement de petites œuvres appréciées par assez peu de gens. Et c’est dommage. Point de vue textes, les thèmes sont eux aussi assez peu racoleurs et évoquent les travers de notre société. On peut dire sans risquer de se tromper que Tachan est aussi un artiste sanguin qui alterne son écriture entre coups de cœur et coups de gueule. Pas étonnant dès lors que les media s’y soient peu intéressés. Et, encore une fois, c’est dommage car ils ont ainsi privé un grand nombre de personnes de la possibilité de faire connaissance avec un artiste entier qui mérite mieux.

Le 30 juillet 2015, Henri Tachan semble volontairement mettre fin à sa carrière de chanteur en participant, au cours du Festival « Chansons de parole » de Barjac, à un spectacle qui lui est consacré par Yves Jamait: « Au revoir Tachan ». L’artiste tire définitivement sa révérence le 16 juillet 2023 à Avignon. Apprenant son décès, l’ami de toujours, Pierre Perret, a fait part de toute sa tristesse sur les réseaux sociaux.

.

Ce contenu a été publié dans bios, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.