DREU Gilles

Gilles Dreu en 2019

Le chanteur français Gilles DREU naît le 31 juillet 1934 à Dreux (Eure-et-Loir) sous le nom de Jean-Paul Chapuisat. A sa naissance, son père est militaire de carrière et est appelé à voyager. Du coup, l’enfance de Jean-Paul se déroule dans des régions très différentes telles que le Mali, la Guinée ou la Martinique. La famille étant finalement installée à Marseille, l’adolescent se destine à devenir prof de gymnastique. Mais le service militaire, de 30 mois en Algérie, le fait changer d’objectif. Et, à son retour en France, il emménage à Paris où il veut toutefois poursuivre ses études. Jean-Paul ayant toujours manifesté un certain intérêt pour la musique et la chanson, il profite de ses soirées parisiennes pour se rendre dans les cabarets montmartrois et les boîtes à chansons. Un soir de décembre 1959, avec des amis étudiants, il fait le pari de monter sur la scène du « Tire-bouchon » et d’y interpréter « Quand on n’a que l’amour » de Jacques Brel. Le patron de l’établissement est positivement surpris par la prestation du jeune homme et lui demande de revenir chanter trois titres les jours suivants. Comme le nom de Jean-Paul Chapuisat ne fait pas trop « chanteur », il décide de prendre le pseudonyme de Gilles Dreu en hommage à sa ville natale. La carrière artistique de Gilles Dreu est amorcée et, au cours des soirées qui vont suivre, l’artiste va rencontrer Bernard Dimey, Serge Lama, Pierre Richard, Victor Lanoux, Daniel Prévost et François Deguelt qui le parraine. Au fil de ses prestations dans divers lieux parisiens, Gilles finit par se faire remarquer par un producteur phonographique. Léo Missir lui propose ainsi un contrat chez Riviera et un premier disque est enregistré avec la chanson « Fille de Garches, enfant de Puteaux ».

Le succès n’est pas vraiment au rendez-vous mais cette expérience lui procure quelques diffusions radiophoniques et des passages à la télé. Il se fait aussi connaître un peu plus des professionnels. D’ailleurs, en 1966, c’est le producteur d’Hugues Aufray, Norbert Saada, qui le contacte en vue de travailler avec lui pour le label « La Compagnie ». Après un 45-tours dont le titre principal est « Emiliano Zapata », il enregistre, début 1968, une mélodie du compositeur argentin Ariel Ramirez (« A la huella ») dont il fait, en français, « Alouette ». Le disque est commercialisé en mai 1968 et sera un grand succès grâce, notamment, à sa diffusion lors des programmes musicaux des radios françaises en grève. Et puis, comme le confiait Gilles Dreu lui-même, l’ambiance de l’époque était à la culture latino-américaine révolutionnaire et il possédait alors un look qui faisait un peu penser à Che Guevara. A ce moment, beaucoup croient qu’il s’agit du nouveau titre d’un autre jeune chanteur en pleine ascension : Julien Clerc.

Dans la foulée de ce « tube » qui collera définitivement à la peau de Gilles Dreu, il enregistre d’autres titres qui bénéficieront d’une belle popularité radiophonique : « Pourquoi bon Dieu » et « Ma mère me disait ».

Cela lui permet de se produire en 1968 à l’Olympia de Paris en vedette américaine d’Ivan Rebroff. Deux ans plus tard, c’est en première partie de Marie Laforêt qu’il chante cette fois sur la scène parisienne de Bobino. En 1971, la chanson du générique d’une série télévisée lui permet de conforter son statut de vedette : « Dans la montagne ».

Et il enregistre aussi le thème musical principal composé par François de Roubaix pour le film « Un aller simple » de José Giovanni.

Puis la chanson « Descendez l’escalier » le fait renouer avec la gloire et la vente de plus de 100.000 exemplaires de ce disque. Mais il s’agit en fait du dernier grand succès de Gilles Dreu qui va, petit à petit, diversifier ses activités artistiques.

En 1976, il est de ceux qui enregistrent l’album de la comédie musicale d’Eric Charden et Guy Bontempelli « Mayflower ». Mais il ne fait pas partie de la distribution du spectacle présentée au théâtre parisien de la Porte Saint-Martin. Il apparaît ensuite au cinéma dans « Chaussette surprise » de Jean-François Davy en 1978 ainsi que dans « Le cri du hibou » de Claude Chabrol en 1987. Depuis 1983 cependant, l’artiste vit à nouveau sa vieille passion pour le sport et est devenu le directeur de l’Institut de Vichy, un centre de remise en forme. Cette expérience va motiver l’écriture de son premier livre intitulé « La forme facile » en 1988. L’époque est alors à la commercialisation, en disque compact, des grands succès vinyliques des années 1960 et 1970. Mais c’est aussi la période ou le label Carrère propose à un certain nombre d’artistes de réenregistrer leurs grands succès (Pierre Perret, Sacha Distel, Salvatore Adamo, Danyel Gérard). Gilles Dreu fera de même mais, pour lui, il n’y aura qu’un 45-tours où se trouvera une nouvelle version d' »Alouette ». Par la suite, le chanteur continuera à enregistrer des albums. En 1996, l’opus « Les chansons de mes 20 ans » propose des reprises de grands succès de la chanson française de l’après-guerre mais aussi quelques-uns de ses titres réenregistrés. Il les interprète notamment dans le programme télévisé français de Pascal Sevran « La chance aux chansons ». Parmi les reprises, il y a « Je reviens chez nous » de Jean-Pierre Ferland.

Jusqu’en 2014, date de sortie de son prochain album, Gilles Dreu va enchaîner les prestations scéniques : à l’Olympia en 2004 pour le festival de la Rose d’Or ou au cours de la tournée des idoles « Age tendre et tête de bois » en 2006. Quatre ans plus tard, il inaugure un nouveau concept de concert appelé « Ce soir on improvise » et qu’il propose aux côtés de François Daguet et Nicole Rieu. Pour ses 80 ans, une compilation de ses succès (« Quatre fois 20 ans ») est en vente et elle contient une chanson inédite écrite par Didier Barbelivien.

En 2017, alors que Johnny Hallyday, Eddy Mitchell et Jacques Dutronc triomphent partout avec le spectacle des « Vieilles canailles », Gilles Dreu s’acoquine avec Alain Turban et Jean Sarrus (des Charlots) pour créer le trio des « Vieilles fripouilles » qui réunit humour et chansons.

En 2020, juste avant les confinements successifs dus au coronavirus covid-19, il est l’un des participants de « La nuit de la déprime » aux Folies Bergère de Paris. Et le 30 octobre de la même année, il fête ses 60 ans de carrière en enregistrant un nouvel album de chansons inédites, « Le comptoir des amis », qui fait l’objet d’un passage dans l’émission télé française « Vivement dimanche » de Michel Drucker. Certains titres sont interprétés en duo avec Serge Lama, Gérard Lenorman, Didier Barbelivien, Pierre Billon, Stone, Fabienne Thibeault, Frédéric Zeitoun, Alain Turban, Jean-Paul Cara, David-Alexandre Winter ou encore Marcel Amont.

Covid-19 oblige, c’est seulement en 2022 que Gilles Dreu fêtera ses 60 ans de carrière sur la scène de la « Nouvelle Eve » à Paris. En février 2024, Gilles Dreu est en concert à Saint-Pierre-du-Chemin, en Vendée. Il y déclare qu’il s’agit là de son ultime concert et fait ses adieux au public. Il faut dire que le cancer de la prostate qu’il avait surmonté en 2001 semble s’être réactivé depuis 2020. C’est d’ailleurs des suites de cette maladie que le chanteur décède le 7 janvier 2025 dans sa maison de Vals-les-Bains en Ardèche.

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