Créateur des Francofolies de La Rochelle qui initièrent ensuite celles de Montréal et de Spa, Jean-Louis Foulquier est décédé ce mardi 10 décembre 2013 à l’âge de 70 ans. Producteur et animateur de radio à France Inter jusqu’en 2008, c’est sa passion pour la chanson francophone qui l’avait amené à créer le festival en 1985. Il en assurera la direction pendant 20 ans jusqu’en 2004.
C’est un cancer qui a emporté Jean-Louis Foulquier qui était né le 24 juin 1943 à La Rochelle. Adolescent, le garçon est fasciné par Léo Ferré et, lorsqu’il décide de rejoindre Paris, c’est pour devenir chanteur. Mais cela ne se passe pas vraiment comme prévu et, en attendant de réussir son projet, il est engagé comme standardiste à la Maison de la Radio. Il y travaille surtout la nuit, ce qui lui permet de proposer des chansons dans les cabarets avant de prendre son service. Au fil du temps, il découvre le métier de la radio et tente sa chance dans cette voie. D’autant plus que sa passion pour la chanson lui permet de prendre une place bien particulière dans le paysage de l’époque. Il aime animer des émissions plutôt nocturnes où les artistes, aguerris ou débutants, viennent le saluer dans une ambiance chaleureuse. Nous sommes alors en 1966 et sa première émission a pour titre « Studio de Nuit ». Pendant quarante ans, l’homme va poursuivre son chemin en devenant l’ami des chanteurs qu’il recevra successivement dans « Saltimbanques », « Bain de minuit », « Comme on fait sa nuit, on se couche », « Y’a d’la chanson dans l’air », « Pollen » et « TTC/Tous Talents Confondus ». Trop intéressé par la musique, il ne peut résister à la tentation d’enregistrer lui-même une petite dizaine de 45 tours entre 1967 et la fin des années 1970. Ses chansons sont signées par lui-même sur des musiques de Jean-Paul Cara et Pascal Auriat notamment. En 1984, Jean-Louis Foulquier pense pouvoir mettre sur pied un festival exclusivement consacré à la chanson francophone. Il croit que sa ville natale de La Rochelle sera parfaite pour accueillir un immense podium en bord de mer. Il lui reste alors à trouver un nom qu’il découvre par hasard lorsqu’un journaliste fait un lapsus : ce seront les « Francofolies ». La première édition du festival a lieu du 10 au 14 juillet 1985 et propose une affiche époustouflante : Francis Lalanne, Jacques Higelin, Catherine Lara, Hubert-Félix Thiéfaine, les Rita Mitsouko, Daniel Lavoie, Diane Tell, Toure Kunda, Diane Dufresne et Zachary Richard. Dès 1989, une déclinaison canadienne de ces Francofolies est mise sur pied à Montréal. Deux ans plus tard, une tentative est lancée en Bulgarie mais elle ne durera pas et il en sera de même pour une édition suisse essayée en 1999. Par contre, dès 1994, la version belge des Francofolies se mettra en place avec l’aide de Jean-Louis Foulquier qui sera séduit par la ville de Spa et les idées des organisateurs qui ont pour nom Pierre Rapsat, Pierre Collard-Bovy, Jean Stephens et Charles Gardier. En 1993, épaulé par Romain Didier, il enregistre son premier album qui sort en CD sous le simple titre « Foulquier » sur lequel figure la chanson « Tout c’qu’est dégueulasse porte un joli nom ». Dans les années 1990 toujours, il présente des émissions télévisées sur la chanson francophone : « Découvertes TF1 » et « Captain Café » sur France 3. En 2004, après avoir subi deux infarctus, Jean-Louis décide de ralentir ses activités pour se consacrer notamment à la peinture. On commence aussi à le voir au théâtre, au cinéma et dans des fictions télévisées comme « Vive la colo » ou, il y a plus longtemps, « Nestor Burma », « Commissaire Moulin » ou « Le juge est une femme ». Il arrête ses activités radiophoniques en 2008 à l’âge de la retraite. Jean-Louis Foulquier prenait enfin plaisir, dès qu’il le pouvait, à revenir en invité aux différentes Francofolies. Il venait ainsi encore régulièrement à Spa. Il est vrai qu’il appréciait particulièrement la station thermale belge pour y avoir participé, en tant que chanteur dans les années 1970, au Festival de la chanson française.