Max sera éternellement libre : Hervé Cristiani est mort

Hervé Cristiani en 1982

Hervé Cristiani, auteur-compositeur-interprète de certains tubes francophones inoubliables du début des années 1980, est décédé ce mercredi 16 juillet 2014 à Paris. L’artiste, qui a succombé à un cancer des cordes vocales, avait obtenu une grande popularité avec des chansons comme « Il est libre Max », « Ma claque », « Salve Regina » ou encore « Radio-bonheur ».

Né le 8 novembre 1947 à Paris, Hervé Cristiani est, très jeune, influencé par le blues et le rock du début des années 1960. Son adolescence est bercée par les courants musicaux distillés par Ray Charles ou Aretha Franklin. Et il n’est pas vraiment fasciné par la chanson francophone  de la même époque qui, souvent d’ailleurs, est constituée de succès anglo-saxons adaptés ou maladroitement traduits en français. Au collège des Jésuites, il n’est pas parmi les meilleurs élèves. Il apprend la guitare et en joue très bien, ce qui lui permet de se produire de temps en temps à l’American Center de Paris où il figure aux côtés d’autres inconnus comme Marcel Dadi, Bill Deraime ou Maxime Le Forestier par exemple. A seize ans, Hervé fréquente le petit conservatoire de Mireille dans le but, aussi, d’apprendre à écrire et à interpréter des chansons. Grâce à la chanteuse, il va avoir l’occasion d’enregister un premier 45-tours et d’obtenir un premier passage à la télé française et à la radio. Un second disque est commercialisé peu après : il s’agit d’un duo interprété avec Dick Annegarn : « La femme fleur ». Il sort un premier album en 1975 qui a pour titre « Au pays de mélodie ». Un des titres de l’opus est souvent programmé par la station française Europe 1 : « Les étoiles noires ». Alors que tout est en place pour que la carrrière d’Hervé Cristiani démarre bien, le deuxième album, « Campanules » (1976), ne récolte qu’une écoute confidentielle réservée aux professionnels du secteur. Sa maison de disques du moment décide de ne pas le suivre plus loin et c’est sous un nouveau label que sort, en 1979, l’album « Récréation » qui lui permet d’entamer des tournées de concerts en compagnie de Francis Cabrel qui, à ce moment, cartonne partout avec « Je l’aime à mourir ». Dans ses spectacles, une chanson particulière semble retenir l’attention du public qui la fredonne rapidement : « Il est libre Max ». Ce succès populaire spontané permet à l’artiste d’imposer cette chanson qui donnera son titre à l’album suivant qui est chez les disquaires en 1981. Deux ans plus tard, Cristiani enregistre son cinquième album sur lequel se trouvent des chansons comme « Salve Regina » et « Ma claque ». Après cela, l’artiste ralentit sa production discographique à un 45 tours par an et le succès n’est plus au rendez-vous. En 1989, il se lance dans la chanson pédagogique en enregistrant « Mutiplicato », une mélodie facilitant l’usage par les enfants de la table de multiplication. Il obtient ainsi le prix du disque pour enfants de la SACEM, la Société des Auteurs Compositeurs et Editeurs de Musique français. En 1990, Hervé Cristiani revient à la chanson pour adultes et sort l’album le plus abouti de sa carrière : Antinoüs. A cause de la faillite de la maison de disques, l’album ne sera pas promotionné correctement et ne se vendra qu’à très peu d’exemplaires. Un an après, le chanteur récidive en matière de disque pédagogique avec, cette fois, « L’alphabet en chansons » et « Bébé chante ». En 1992, il devient le réalisateur, pour la télévision française, de deux films musicaux consacrés au tennis et à ses champions de l’époque. Les années 1990 vont être celles de la réalisation de clips publicitaires et de l’écriture de chansons qui doivent encore mûrir avant de sortir. En 2002, Hervé Cristiani se met à l’écriture d’un livre consacré à Max, le héros de « Il est libre Max », la chanson qui lui collera éternellement à la peau. Doté d’une personnalité hors du commun, l’artiste va décider, en 2007, de réaliser treize versions nouvelles et différentes de la chanson « Il est libre Max » qui voyage du côté du rap, du reggae du jazz ou du hard rock. Un an plus tard, il se décide à enregistrer les quatorze chansons qui ont mûri depuis une quinzaine d’années et il les réunit sur un album intitulé « Paix à nos os ». A la faveur d’émissions télévisées nostalgiques des années 1980, il a encore fait quelques apparitions au début des années 2010.
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